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Mutualité et syndicat ouvrier du Grenat de Perpignan au début du XXe siècle.
A la fin de l’année 1915, à Paris, la première association mutuelle entre les mutilés de guerre voit le jour, à laquelle participe Paul Murat, célèbre créateur de bijoux de fantaisie. A Perpignan en 1917, un mutilé de guerre, Abdon Laviose s’installe pour sa part au 4 de la rue Foch dans un petit atelier où il travaille avec un apprenti. Il est à la fois bijoutier et horloger. En 1927, après avoir remporté le grand prix de l’exposition internationale de Montpellier, il ouvre une succursale à Thuir pendant quelques années. Spécialiste en réparation de montres et de bijouterie, Abdon Laviose se qualifie dans les années 1930 de « fabricant de bijouterie, or et pierres de couleur, spécialité de Bijoux Grenat ».
Elle a pour but « de soutenir socialement ses membres et de garantir un juste prix pour leur travail ». Sont acceptés les patrons indépendants, même ceux ayant un apprenti ; à l’opposé, tout sociétaire devenu patron patenté en est exclu d’office. Cette disposition signifie dès lors qu’en raison de la guerre, la situation des petits patrons indépendants s’est détériorée : tout patron qui travaille « en chambre », c’est-à-dire sans boutique, avec ou sans apprenti, est désormais considéré comme ouvrier.
En effet, si les artisans bijoutiers occupent une place non négligeable dans l’histoire de la cité, de la province ou du département, l’objet de bijouterie façonné par leurs soins, le bijou lui-même, s’offre également au regard de l’historien. De fait, par son aspect, ses mutations et ses permanences, le produit de bijouterie devient à son tour, intrinsèquement, un véritable témoin de l’histoire.
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